Gwendoline Samidoust est née en 1984, elle vit et travaille à Montpellier.
Depuis toujours, les formes qui m’interpellent sont liées à un détachement de l’objet ; comment être plasticien sans plus être dans une production d’objets mais en s’orientant vers la production pure d’un partage de regard.
Interroger les objets, leurs doubles, les déchets qu’ils génèrent, leur statut économique et social, fait partie d’une recherche au long court.
Je tends à me dégager des formes spectaculaires de l’art, à être au plus simple, dans une économie de gestes et formes, de matière.
Ma pratique est très liée aux lieux et aux contextes qu’elle traverse, il s’agit de se déplacer, soit de changer d’angle de vue soit de se déplacer physiquement pour activer d’autres lieux, d’autres liens à l’architecture qui nous façonne, ou encore permettre à son corps en déplacement de saisir d’autres éléments du monde. Il y a les déplacements fixes, les voyages immobiles ; et les mouvements. […]
Plus récemment, j’ai commencé à pratiquer des « actions discrètes », actions non signalisées en tant qu’œuvre ou intervention d’artiste ; elles sont présentes dans l’espace (dont un élément a été modifié) et peuvent être perçues ou pas. Lorsqu’ elles sont vues, c’est au hasard d’un regard, qui ira peut-être chercher plus loin, ou non ; ce hasard génère généralement le sentiment de trouvaille de la part de la personne qui a vu. Pris par surprise, sans avoir aucun élément de référence pour savoir ce dont il s’agit, l’émotion et l’appropriation de ce moment de découverte est au cœur de la valeur de la proposition.
Ces actions, donnent lieu à des éditions, ou à des mises en forme de leurs traces et peuvent ainsi être diffusées en tant qu’élément ayant eu lieu, à postériori. […]
Projet initial pour la résidence :
Extrait du mail reçu | Objet : FLAC FLOUF PAM
Actuellement, je recherche des lieux, je veux dire :
. des déplacements
. des possibilités de travailler qqs éléments en espace.
- Déplacements : pour poursuivre les actions discrètes, actions non signalisées comme interventions d'artiste, modifiant un ou plusieurs éléments de l'espace (intérieur comme extérieur) et qui de par la création de situations, non plus d'objets, se rapprochent de formes vivantes, mais le corps n'est peut être pas forcément là non plus.
(ça fait un moment que je questionne l'objet et que je tends à arrêter d'en fabriquer, je commence à trouver les zones qui m'intéressent!).
Pourquoi se déplacer : pour sortir de sa zone de confort, arpenter, bifurquer, divaguer, chercher, s'arrêter, faire.
Pour changer d'angle de vue!
- Lieux : je tends aussi à me passer de lieux de productions, faire léger, mais parfois, pour les installations surtout, j'en ai encore besoin. Les lieux ne sont pas des cubes,leurs spécificités influencent le regard, font bouger les formes premières, et leur ouvrent d'autres possibilités et d'autres champs.
Voilà, si sur laFLAC c'est possible,
je serais contente!
PS : Je te joins un doc qui récapitule un peu où j'en suis en images-textes.
Pour en savoir plus sur le travail de l'artiste : Facebook | Instagram
Suivi de résidence
"La résidence a été envisagée comme un moment de décentrement, de discussion, de mise en commun de regards et de pratiques, de façons de vivre, d ’habiter le monde.
Mes interrogations sur un régime de représentation ou plutôt de présentation par le biais d ’actions, passant par des processus plus que par des objets, des constructions de situations qui agissent sur le regard, par l ’expérience, m ’ont amené à discuter avec Pascale de ce qui est en jeu dans le champ de la performance, et à croiser ces manières de faire avec ma biographie.
Me trouver dans la bibliothèque de Pascale a également été une expérience de déplacement des informations que j'ai l'habitude de recueillir au profit d'une autre façon de les envisager.
Les expériences menées, en aller-retour avec discussions, lectures, ont été des tentatives d'aborder autrement une plasticité qui ne soit plus du registre de la mimésis, mais qui opère par processus. Il est extrêmement difficile d'imaginer, de recomposer un monde différent, hors la crise climatique et son invisibilisation font qu'il y a urgence.
Tout est fabriqué, fléché d'une certaine façon, ce qui fait appel à une plasticité du cerveau pour expérimenter d'autres façons de se relier au monde et à tout ce qui n'est pas nous, en passant par l'expérience.
La semaine passée a été une question d'organisation de relations, au détriment d'une posture individuelle, la posture d'adaptation à un tout m'intéressant plus que celle de l'artiste démiurge mise en avant par la capitaloscène.
Les notions d'animisme, donc d ’images rituelles, opérant par l ’expérience physique et psychique au détriment du naturalisme organisant le monde selon un point de vue voulu objectif, m ’est apparue au fils des discussions entre actions discrètes et performance.
Des liens avec mon intérêt pour les pratiques de la marche et de l ’apnée comme forme d ’expérience modifiant notre rapport au monde ont également pu se faire."
Gwendoline Samidoust

Malgré plusieurs pistes de recherche stimulantes pour l'artiste pour la création d'une oeuvre à exposer sur la FLAC, la production a été reportée pour un besoin de plus de temps maturation.
à suivre...
Cette résidence est soutenue entre autres par la Région Occitanie Méditerranée