D'après Elles de Hervé Molla
du 16 au 30 avril 2023
EXPOSITION
ouverte vendredi, samedi, dimanche de 15h à 19h
en présence de l'artiste
avec "Le Portrait d'Augustine Lefèbvre"
une oeuvre augmentée exposée sur la F.L.A.C.
lien pour en savoir plus
Rencontre avec Hervé Molla | Mardi 25 avril à 18h
à la Médiathèque Stephen Hessel, Loupian
L'artiste nous parlera de son processus de recherche et de sa technique renouvelant l’art multiséculaire de l’appropriation.
Quelques images des temps forts ci-dessous
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« D’après Elles » de Hervé Molla
D’une manière générale
Le travail que je mène depuis près d’une trentaine d’années porte sur les notions de Séparation / Réunion et focalise en particulier sur les rapports Image / Objet.
Cela s’opère sans exclusive de taille ou de matériau (déterminés par le contexte de l’exposition qui m’est offert) en faisant appel cependant, avec une prévalence très forte, et depuis toujours, à des éléments modulaires ; qu’ils aient été collectés bruts dans le réel et/ou (re)constitués depuis ce dernier.
Les questions de l’un et du multiple, de l’identité et de l’altérité, de la nécessité et de la contingence, etc., n’échappent pas à leur mise en œuvre.
La démarche se précise
En fait d’« éléments modulaires », l’un d’eux a pris une place considérable dans mon travail : un modeste onglet de papier de 19 x 19 mm (dit « thumbnail », littéralement « ongle du pouce ») qui s’est mis à proliférer, s’organisant avec nombre de ses semblables en des collages sur papier Canson plus ou moins vastes et pouvant bien sûr adopter de multiples avatars.
Ainsi, cet onglet peut se faire le support de l’échantillonnage numérique(dit « sampling », en référence au procédé employé dans certaines musiques actuelles) d’une image prélevée du réel — d’un tableau par exemple, pour ce qui nous intéresse ici.
Une façon, très actuelle encore (« Appropriation art »), de renouveler l’art multiséculaire de l’appropriation.
Et alors précisément qu’il arrive désormais à l’« appropriation culturelle » d’être parfois violemment dénoncée comme illégitime.
Et alors aussi que les questions, toujours légitimes, de propriété artistique gagnent en subtilité.
J’échantillonne donc des tableaux d’autres artistes, vivants ou morts, sans leur avis préalable ; mais j’évite au moins de me retrouver en opposition avec l’un parmi les plus constants et les plus incontournables de la cohorte des ayants-droits : le propriétaire des œuvres picturales que j’échantillonne, c’est moi !
Et pour les avoir acquises parfaitement légalement.
Où l’on retrouve encore l’idée de la collection...
Mais quelles sont-elles ?
Et qui sont « Elles » ?
Sans l’avoir délibérément recherché (du moins au début), je me suis rendu compte qu’une proportion importante d’œuvres picturales qui venaient enrichir ma collection avaient pour auteurs des artistes femmes (je devrais dire des « autrices »), du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui.
Ainsi, j’ai été amené à réaliser, par le procédé précédemment décrit du « sampling » et illustré en pages suivantes, tout un corpus d’oeuvres (à la facture éminemment personnelle — c’est-à-dire qu’on ne peut pas s’y tromper) d’après celles voulant bien s’y prêter parmi cette catégorie particulière, disons, d’œuvres picturales de ma collection.
Ainsi, « D’après Elles ».
Le titre, polysémique comme il se doit, s’est imposé.
J’envisage donc de présenter à l’Espace O25RJJ, et pour la première fois, une partie de ce corpus constitué « d’après Elles » (sans exhaustivité et sous réserve de l’espace) : Palma Daillon, Béatrice Carebul, Marie Laure, Pascale Ciapp, Lily Masson, Death NYC, Kkikitte Pissarro-Bernard, Mira Vigneron, Lila de Nobili, Catherine Loubat, Anne de Villèle, Juliette Debes, P. Séailles, Mathilde Arbey, Dora Maar, etc ;
et même des anonymes !
Avec en prime quelques clins d’œil au sein de l’installation, si l’on veut (car on peut, et justement en raison des enjeux, et même si l’on est un garçon, tenter d’agir avec légèreté).
Les œuvres originelles étant toujours placées en regard de celles réalisées « d’après elles » (dans mon esprit, l’œuvre originelle se trouve désormais faire partie, avec celle « en filiation », de l’œuvre entière).
Une notice sommaire (vraisemblablement sous forme de cartel muséal) consacrée à chacune des artistes sera proposée.
Hervé MOLLA
Né à Ténès, Algérie, en 1954, Hervé Molla se partage depuis 2018 entre Agde et le département de la Creuse. Il a étudié essentiellement l'histoire et l'histoire de l'art, d'abord à Tours. Il a beaucoup voyagé, longtemps vécu à Paris et en Bourgogne. Depuis une trentaine d'années et d'une manière générale il mène un travail plastique sur les notions de Séparation / Réunion, indépendamment des questions de taille et de médium. Malgré cette assez longue pratique, le terme de « professionnel » lui fait horreur ; aussi se revendique-t-il un amateur — c'est-à-dire, étymologiquement, « celui qui aime ». Sa rencontre avec Pascale Ciapp date des premières éditions de la biennale européenne d'art contemporain de Nîmes, au tout début des années 2000. En balance avec de nombreuses expositions de groupe où il prend plaisir à confronter sa pratique au contexte proposé, son accrochage/installation « D'après Elles » à l'Espace o25rjj est sa première exposition personnelle depuis celle, en 2005, à Mainz, Allemagne, « Die Fauves aus Burgund »,
Parallèlement, il a longtemps mené des actions de commissariat artistique en Bourgogne au profit de collectivités territoriales (« Au Tan l'événement » à Sens , expositions des Artistes contemporains icaunais dans différents sites patrimoniaux du département de l'Yonne) ou de structures privées (La Galerie épatante, Joigny), Enfin, Hervé Molla a été le créateur et l'un des animateurs, entre 2007 et 2009 à Joigny, du café tiers-lieu Le Jean, Café d'Art & d'Idées / Kfédarédidé.
site de l'artiste
Les temps forts en images
Accrochage de l'exposition "D'après Elles" à l'intérieur de l'Espace o25rjj suivi du vernnissage.
L'oeuvre sur la F.L.A.C. "Le portrait d'Augustine Lefèbvre" faisant partie intégrante de l'exposition a également été commentée par l'artiste. Un déplacement intérieur/extérieur phisique et virtuel provoqué par la lecture de ce géant QR-code toujours actif à ce jour... |
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L'artiste a également présenté son travail à la Médiathèque Stéphane Hessel de Loupian.
Les personnes présentes ont pu observer de très près ce travail minutieux de réappropriation d'oeuvres de la collection personelle de l'artiste, effectué sous forme d'échantillonnage découpés en onglets. |
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