Benoit Dauriac réalise des ensembles "d'objets", des installations. Ce sont des dispositifs-hybrides. C’est la combinaison de ces objets, éléments constitutifs/constituants, qui produit des images, des images-actions (comme des images-objets matières vivantes, des images-textes, des images-sons, des images-corps en mouvement). Ce sont des actes de paroles/des paroles en actes.
Benoit Dauriac s’intéresse aux images peintes. IL est à la limite du langage. La limite du langage c’est la poésie. Il est dans la poésie, il est dans la peinture, en tout cas la touche, elle, est picturale. Le degré zéro de l’architecture, c’est de l’ordre de l’in-construit. On est proche du tissage et des liens qui se tissent. La forme produite est ouverte à disposition du regardeur.
Benoit Dauriac s’intéresse à l’énergie dans le travail et à toutes formes qui rendraient compte de cette énergie. Ça passe par l’œil, ça passe par la main. Ici le corps agit, un corps agissant qui donne sa mesure au projet. Chaque objet, chaque espace est marqué. Chaque objet, chaque espace conserve la trace, l’empreinte de se fait main, de se fait maison. Chaque objet, chaque espace résulte de cette suite d’opérations : monter, démonter, remonter. On n’est jamais très loin de la fonction, parfois elle est même opérante : s’asseoir.
Si le résultat peut paraître bricolé voire inachevé, ne vous y trompez pas, c’est une feinte. Parce qu’il faut bien reformer, recadrer et donc rejouer, c’est essentiel. On passe alternativement du voir (visibilités) au parler (énoncés). Captures mutuelles et rapports de forces. Ce qui fait que ça tient : état limite donc. Etat forcément limite de la production.
Benoit Dauriac vit et travaille à Saint-Sériès dans l’Hérault.
Né à Limoges en 1971, il est diplômé de l’école d’Architecture du Languedoc Roussillon. Autoproclamé artiste l’été 2008, depuis il travaille. Cette pratique d'atelier nécessite aujourd’hui une confrontation à l'espace d'exposition, prolongement naturel de son activité et validation d'un parcours personnel. C’est aussi un désir. Benoit Dauriac est autodidacte.
Il a eu l’occasion d’exposer « en amateur » à la galerie Saint-Ravy à Montpellier en 2000, et lors de la manifestation « jardins publics/jardins privés » chez Aldébaran à Castries dans l’Hérault en 2006. Parallèlement il a enseigné 20 ans en arts appliqués section Design d’Espace à l’ESMA Montpellier et Toulouse, et 2 ans à l’école des beaux-arts de Sète dans le cadre de l’option art/architecture.
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Projet initial pour la résidence :
« Ce que j’attends de cette résidence, ce que j’aimerai :
- Trouver les réponses à certaines de mes questions pour avancer dans mon travail :
- Comment passer de l’atelier à l’espace d’exposition ?
- Quoi déplacer/déposer de l’atelier à l’espace d’exposition ?
- Comment monter/montrer le travail ?
- Comment rendre visible ?
- Comment rendre audible ?
- Qu’est-ce qui fait que ça tient ?
- Comment articuler du voir et du parler ?
- Et moi dans tout ça (mon propre corps, ma propre langue) ?
- Comment pratiquer cet espace (dans le sens de practice, terrain d’entraînement) ?
- (…)
- Me confronter à un nouvel espace et à un nouveau regard (Pascale Ciapp).
- Axer la résidence sur un travail de recherche, recherche d’écriture, recherche de la façon d’énoncer, de dire à haute voix, et recherche de la forme que ça peut prendre.
- Tenter d’articuler du voir (objets) et du parler (l’ouvrir, dire à haute voix).
- Mettre en place un dispositif hybride (en fonction du temps disponible et de sa gestion et de l’avancement du travail d’écriture).
- Produire une oeuvre pour la FLAC. »
Quelques références, repères, points d’encrage qui m’ont nourri et me nourrissent encore : Robert Filliou, Marcel Broodthaers, Dieter Roth, Marko Lehanka, Sarah Tritz, Patrick saytour, Laura Lamiel, Tatiana Trouvé, plus récemment Francesco Finizio…
Suivi de résidence
Préambule, visite de l'atelier de Benoit Dauriac.
Comment passer de l'atelier à l'espace d'exposition ? - Déménager - Penser à prendre un camion la prochaine fois - ici il est question de déplacements - de mouvements - de corps en mouvement - d'énergie - et d'autoroutes ! - remplir le coffre de la voiture - unité de mesure - ce qui donne la mesure du projet - est-ce que le travail est là - à priori non - à suivre…
Quoi déplacer de l'atelier à l'espace d'exposition ? - le choix pourrait paraître arbitraire - piocher dans les tas - accumulations - dans les formes stratifiées (Deleuze) - piocher - extraire - arracher à - des éléments constitutifs/constituants - des objets - des mots - et de voir comment les assembler - rassembler plutôt que assembler - coller au propre comme au figuré
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Comment monter/montrer le travail ? - il y a des éléments porteurs et des éléments portés - mais le travail ne se situe pas là même si l'ambiguïté "de qui porte quoi ?" est intéressante puisqu'elle ramène d'avantage au dispositif image ici en 3 dimensions (et même plus) - monter littéralement à l'aide de planches et de tréteaux - de portes isoplanes - autres - renvoyant à l'architecture et au bricolé - magasins de bricolage et facilité d'accès aux matériaux - le dispositif joue sur des rapports d'échelles et semble (pour moi) dessiner une maquette en creux - en creux ? - penser à une photo de Rem Koolhaas travaillant sur une maquette de grande taille - à l'échelle du corps - maquette - architecture - sculpture - et aux films de Richard Copans les films d'ici - maquette et sons
Dimanche 16 octobre, journée portes ouvertes
des ateliers, le public expérimente la traversée...
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Tendre vers une radicalité du projet ? - propos - privilégier un point de vue unique - le public n'aurait plus - pas accès à la traversée physique du dispositif - un dispositif-image - en quelque sorte une peinture en 3 dimensions - un dispositif-image - image-action - une dimension performative au moment de sa réalisation ? - ce qui suppose de penser le non accès physique - empêcher - ou encore suggérer la position à partir de laquelle il faut regarder - Possibilité de penser un dispositif que l'on retrouve dans certains musées - ou au château de Versailles - regarder le décor à distance - faire un essai avec des lunettes d'opéra ? - gadget ? - qu'est-ce que ça apporte ? - voir si ça reste dans le temps - et vers quoi ça fait tendre le projet – propos
Comment articuler du voir et du parler - pas de réponse pour le moment - ça ne fonctionne pas - amène le projet - propos - sur d'autres dimensions - ici supprimer les écrits qui réduisent l'impact - l'impression rétinienne du dispositif-image - à suivre...
Et moi dans tout ça ? - dimension performative - image-action - corps en mouvement en amont -
Comment pratiquer cet espace ? - aujourd'hui ce qui compte c'est le résultat - le dispositif à regarder d'un point de vue unique et/ou privilégié - à préciser - à radicaliser - la façon de se déplacer - de se mouvoir - de pratiquer cet espace de l'image à constituer - de jouer - de provoquer des sons - mais aussi de vérifier ce que ça donne - de voir - de se mettre à la place du regardeur - littéralement - une forme de jouissance en étant dans le travail - dans l'image - (...)
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novembre… Suite et fin de la résidence – choisir c’est trancher - mise en place d’un obstacle qui empêche la traversée physique de l’ installation – passer de l’installation à un dispositif-image – c’est aussi empêcher la traversée physique du lieu qui au départ est un lieu de passage – renversement de situation – renverser – retourner – absorber et restituer le lieu – transformer le lieu - et travail sur les détails pour permettre une lecture du dispositif-image par prolongements et raccords successifs dans l’ici et maintenant pour un sujet situé - du local - renforcer l’accès au dispositif-image par un point de vue unique – ici le mouvement la dynamique du corps se fait par le regard – mouvements – déplacements – ça fonctionne par ricochets – et l’architecture du lieu devient la toile de fond – ajout de plaques de plexiglass pour réduire la profondeur de champ et superposer des plans – des images – reflets et pertes de repères - toutes les perspectives et toutes les durées en même temps – gageure – tenir ensemble du local et du global - notion d’espace et de temps flottant mais aussi de traversée (par le regard) – philosophe élie During – accentuer cette question – ambition – de faire coexister des lignes d’actions et des lignes de durées (si) éloignées les unes des autres quelles engendreront une « nouvelle forme » – architecture du XXIème siècle – jouons –
Poursuivre ce travail de recherche issu de la résidence en affinant et en précisant la nature de ce dispositif-image – par exemple en prenant appui – mais pas que – sur des dispositifs tels que les Dioramas – se l’approprier à ma façon - mais aussi en prolongeant le travail de réflexion/production autour de la question des différentes temporalités - en les faisant coexister dans une même forme – et donc accentuer la dimension performative (improvisation ?) qui renvoie à la traversée et à la façon dont cet espace a été pratiqué - renforcer le travail autour des relations et des liens entre objets et images (« image augmentée à contre-courant ») - renforcer le travail sur les différentes échelles et la notion de maquette
Exposition sur la F.L.A.C. de "Langue géographique"
une oeuvre
de l'artiste produite pendant la résidence du 18 novembre au 30 décembre 2022
Inauguration samedi 26 novembre à 18h30
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Cette résidence est soutenue entre autres par la Région Occitanie