|  | Ambiance  méditative et sereine dans l’ « espace chaufferie ». Laurent Rodriguez, comme un grand sage entouré de ses petits  objets, est concentré. Il a commencé comme en cachette, le public  n’est pas encore là. A-t-il d’ailleurs commencé ? Lorsque  ses bols Tibétains, ses fils de cuivre, ses dispositifs  électroniques et ses petits moteurs rempliront peu à peu l’espace  sonore, d’énergies subtiles et contrastées, le doute sera  dissipé. Laurent Rodriguez aura éclos. Pause.  Dans la cour on attend, sourire aux lèvres, en discutant  paisiblement, en buvant un coup. Il y a du monde, et l’ambiance est  à la fois intime et conviviale. Le  public est invité à pénétrer dans l’ « espace garage ». Mathias Beyler,  sourire aux lèvres, attend le public. Il est assis sur une caisse  devant un établi sur lequel sont disposés ses appareils, ordinateur  portable, micro, table de mixage. L’image évoque un bricoleur face  à un travail minutieux. Et le travail l’est, minutieux. Par  touches patientes, de sons de respiration en moteurs lointains, de  blips en scritch, le son va se densifier, s’intensifier (en, comme  l’écrira la blogueuse « Allez Zou ! »  brrrrrüuoôooo  trürtrürtrürtrür ;  cette retranscription donnera d’ailleurs son nom à un concert de Mathias Beyler),  évoquer d’autres paysages, d’autres émotions. D’autres  foules. Et soudain la concentration de Mathias se transforme en  sourire modeste qui nous dit « c’est fini ». Merci pour  le voyage ! Encore  une pause, plus courte. Car la dernière partie, qui aura lieu  également dans l’espace garage, intrigue. On parle d’un  Japonais, on parle de masques, on parle de jouets. On aura tout ça.  On aura aussi des cris, des insanités, de la tendresse, une  intelligence redoutable et une sensibilité qui à la fois se cache  et vous explose au visage. Un concert (une performance ?) de Kunichiro Bueno est irracontable. Il faut le voir, il faut le  vivre. Il faut le laisser vous toucher et ne plus être le même. |